Personne âgée dans son lit tirant une tirette d’appel de garde, avec les acronymes MSSS, CISSS et CIUSSS
Système d’appel à l’aide en RPA – Exigences du MSSS | Pelletier & Associés Conseils Système d’appel à l’aide en RPA – Exigences du MSSS | Pelletier & Associés Conseils

Vous êtes propriétaire, gestionnaire ou promoteur d’une résidence privée pour aînés (RPA) et vous cherchez à clarifier ce que les instances de santé exigent en matière de système d’appel à l’aide ? La terminologie a changé au fil des ans, mais la référence demeure unique : le Règlement sur la certification des RPA (S-4.2, r.0.01), émis par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Ce règlement établit des obligations précises pour les systèmes d’appel à l’aide et la présence de personnel capable d’intervenir en tout temps. L’objectif de cet article est de vous présenter ces exigences de façon fidèle au texte réglementaire, tout en mettant en lumière les bonnes pratiques de gestion et d’infrastructure.

1. MSSS, CISSS, CIUSSS : qui fait quoi ?

Dans la pratique, plusieurs acteurs interviennent dans la vie de votre résidence :

  • les CISSS et CIUSSS assurent l’application du règlement, les visites, la vérification de la conformité et les recommandations;
  • le MSSS est l’entité qui édicte le règlement lui-même et fixe les exigences formelles liées à la certification.

Pour vos décisions d’investissement et votre conformité, c’est donc le texte du règlement S-4.2, r.0.01 qui constitue la base.

2. L’exigence centrale : le système d’appel à l’aide (article 15)

L’article 15 du règlement impose à l’exploitant de mettre à la disposition de chaque résident un système d’appel à l’aide permettant d’obtenir, en tout temps et rapidement, l’aide d’une personne majeure présente dans la résidence et responsable d’intervenir en cas d’urgence.

Accessibilité depuis l’unité du résident

Le règlement prévoit que le dispositif d’appel à l’aide doit être accessible :

  • depuis le lit du résident, sauf refus écrit de ce dernier;
  • depuis la salle de bain ou la salle d’eau privée de l’unité;
  • sous forme de dispositif fixe ou mobile.
En d’autres mots, un résident ne devrait pas avoir à se déplacer ou à se mettre en danger pour demander de l’aide en situation d’urgence ou de malaise.

Présence d’un personnel responsable, en tout temps

Le texte réglementaire insiste sur deux éléments indissociables :

  • la capacité de lancer un appel à l’aide;
  • la présence, en tout temps, d’une personne majeure responsable d’intervenir en cas d’urgence.

Sur le plan opérationnel, cela suppose non seulement un système fonctionnel, mais aussi une organisation interne (horaires, procédures, formation) permettant de répondre rapidement aux résidents.

3. Résidents à risque d’errance : obligations supplémentaires (article 24)

Pour les résidences de catégories 3 et 4, accueillant des résidents à risque d’errance, le règlement exige que l’exploitant prenne toutes les mesures nécessaires pour éviter que ces résidents ne quittent la résidence à l’insu du personnel.

Cela inclut notamment l’installation, à chaque porte menant vers l’extérieur ou vers un secteur non autorisé, d’un dispositif de sécurité ayant pour fonctionnalité de signaler la sortie de ces résidents au personnel afin de lui permettre de réagir rapidement.

Le règlement ne prescrit pas un type de technologie spécifique (ex. : bracelets électroniques, lecteurs de cartes, verrous temporisés), mais impose un résultat : une détection efficace des sorties non autorisées et une alerte au personnel.

4. Au-delà du minimum réglementaire : les bonnes pratiques technologiques

Le règlement MSSS fixe des exigences minimales. Pour une gestion moderne des risques et une qualité de services élevée, plusieurs résidences choisissent d’aller plus loin. Ces éléments ne sont pas obligatoires, mais constituent des bonnes pratiques couramment recommandées.

Alimentation de secours et fiabilité

Lorsqu’un système d’appel à l’aide dépend de l’alimentation électrique ou du réseau, il est prudent de prévoir :

  • une alimentation de secours (UPS ou génératrice) pour les équipements critiques;
  • une surveillance proactive de l’état des équipements;
  • des tests réguliers documentés du système.

Registre des appels et qualité des interventions

Même si le règlement ne prescrit pas de registre numérique détaillé, la mise en place d’un historique des appels (heure, localisation, temps de réponse) permet de :

  • suivre la performance opérationnelle;
  • documenter les interventions en cas d’incident;
  • adapter les ressources et les procédures de travail.

Infrastructure réseau adaptée

Lorsqu’un système d’appel à l’aide ou de sécurité repose sur une technologie IP ou sans-fil, il doit s’appuyer sur un réseau de calibre entreprise :

  • câblage structuré et équipements fiables;
  • couverture sans-fil suffisante dans les unités et les salles de bain, si le système est Wi-Fi;
  • segmentation et priorisation du trafic pour les services critiques.

5. Les pièges courants observés sur le terrain

Sans être mentionnés dans le règlement, certains problèmes reviennent fréquemment lors des audits techniques ou des projets de modernisation :

  • dispositifs d’appel inaccessibles depuis le lit ou la salle de bain;
  • pendentifs non portés, non chargés ou non testés;
  • absence de procédure formelle de test périodique du système;
  • personnel insuffisamment formé ou non informé des procédures en cas d’alarme;
  • systèmes reposant sur un Wi-Fi résidentiel plutôt que sur un réseau conçu pour des usages cliniques ou de sécurité.

Ces situations ne découlent pas d’une non-conformité directe au texte du règlement, mais augmentent le risque clinique, organisationnel et réputationnel pour la résidence.

Conclusion : la conformité n’est pas un produit, c’est une architecture

Le Règlement sur la certification des RPA définit le cadre minimal en matière de systèmes d’appel à l’aide et de dispositifs de sécurité pour les résidents à risque d’errance. Mais sur le terrain, la différence entre une résidence « conforme sur papier » et une résidence réellement sécuritaire se joue au niveau de l’architecture technologique, des processus internes et de la formation du personnel.

Avant d’investir dans un nouveau système d’appel à l’aide ou un dispositif de sécurité, il est pertinent de prendre un pas de recul :

  • vérifier l’état réel des infrastructures (câblage, réseau, alimentation);
  • cartographier les risques selon le profil de vos résidents;
  • prioriser les investissements en fonction de la conformité et de l’impact clinique.
Besoin d’un regard indépendant sur votre conformité ?

Pelletier & Associés Conseils accompagne les résidences privées pour aînés à travers le Québec pour analyser leurs systèmes d’appel à l’aide, leurs dispositifs de sécurité et leurs infrastructures technologiques, en s’appuyant sur le Règlement S-4.2, r.0.01 et les meilleures pratiques de l’industrie.

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